Maudite journée de marde.
Gigi n’était pas dans ses meilleurs jours aujourd’hui. Toutefois, comme à son habitude lorsque Lise et moi sommes arrivés au Club, elle était déjà sur son 36.
C’est dans ses yeux que j’ai vu. Les yeux ça ne trompent pas.... il y avait sa dernière nuit et son moral bien inscrit et facilement lisible.
C’est qu’au début maman était certaine de ne pas se rendre jusqu’aux fêtes et là, ça fera bientôt deux mois qu’elle attend ici. Elle ne dort presque plus la nuit mais somnole toute la journée, les nuits lui servent à réfléchir et à attendre le train qui ne vient jamais.
C’est la respiration qui la dérange le plus. Juste d’aller aux toilettes c’est essoufflant, manger c’est essoufflant, prendre sa douche c’est comme escalader une montagne, pour mettre ses bobettes le matin ça lui prend un break après la première patte. C’est un peu comme si tout de elle crissait le camp.... sauf elle. Elle, elle est toute là.
Avec sa force de caractère, elle s’est relevée telle une championne, elle a plumé Lise de 10$ au SkipBo , elle s’est tapée une pizza pour le dîner pour ensuite partir en voiture avec Louise pour une visite chez la coiffeuse. Elle est effrayante comme ça ne s’explique pas.
Les infirmières et les préposés n’en reviennent pas de voir autant de force et de courage chez cette grande dame.
Ce que j’ai raconté d’elle au début, ce n’est pas elle qui me l’a dit, c’est ce que j’ai lu dans ses yeux.... À moi elle a juste dit que ça allait très bien....