Ça peut pas toujours être facile.
Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit mais Gigi est orgueilleuse, pis pas à peu près.... bein bein bein orgueilleuse. Dans les derniers dix ans il n’y a rien que nous ne lui avons pas offert pour lui faciliter la vie.... genre un beau petit carrosse avec des beaux motifs pour faire ses courses, tu sais kkchose de discret qui se plie comme un sac à main que tu déploies pour rapporter les emplettes. Mais pour elle dans sa tête, elle revoit l’image des vieilles italiennes du marché Jean-talon avec leurs paniers en broche et pour rien au monde elle veut avoir l’air de ça. Pas question d’avoir une canne non plus pour l’aider dans ses déplacements, elle préfère tomber que de marcher avec une canne, imaginez le jour où on a tenté de la convaincre pour une marchette, criss que c’était pas beau, d’ailleurs elle n’en a pas encore, comme les premières de classe elle a sauté cette étape, elle est passé directement à la chaise roulante.... elle est hot hot hot!
Maman a gardé son logement à Cité Rive où elle avait encore plusieurs objets et vêtements qu’elle désirait récupérer. Elle a demandé à Danielle de l’y amener pour chercher ses effets. Elle dit à Dan « Svp pas de chaise roulante » Dan lui répond « maman c’est l’équivalent d’un coin de rue la distance de l’entrée de ton immeuble jusqu’à l’élévateur, ce n’est pas raisonnable » Gigi regarde Danielle drette dans les yeux et lui dit « je m’en vais chez moi, la canne OK , mais ne me parle pas de la chaise roulante, je ne veux pas que quelqu’un me voit assis là dedans ».... Stí’e elles ont pris l’avant midi pour se rendre jusqu’à son appartement. Une maudite chance qu’il y avait des fauteuils au dix pieds , elle a pu reprendre son souffle entre chacun.
Où ça se complique un peu plus, c’est rendu dans l’appartement. La belle Gigi commence à ramasser ses cossins, vider sa garde-robe et ses tiroirs, et seule dans sa tête, elle réalise qu’elle n’aura plus d’intérêt à revenir ici.... aujourd’hui est probablement sa dernière visite, elle doit mettre ça en arrière....
Gigi a mouillé tous ses fonds de tiroirs, sa garde-robe, les planchers, tellement que je pense bien être obligé d’appeler Qualinet demain pour les dégâts d’eau.
Finalement, Lise et moi les attendions toutes les deux à Marie Clarac pour le dîner. C’était notre journée sushis.
Heureusement, encore une fois la bouffe a tout réparé.... la voilà repartie la belle Gigi.